Rotorua : Wai-O-Tapu

A quelques kilomètres de Rotorua, en direction du lac-caldeira Taupo, se trouve le parc de Wai-O-Tapu (Eau Sacrée en Maori).

Ce parc est composé de trois "attractions" principales séparée de quelques centaines de mètres.

• Le geyser Lady Knox
• La mare de boue 
• Le parc volcanique 

Le geyser Lady Knox, du nom de la fille du gouverneur qui a assisté à une des premières éruption, est un petit trou fumant au beau milieu du bush.

Lors de l'éruption, l'eau est envoyée à une dizaine de mètres de haut. Le site a été trouvé un peu par hasard au XIXe siècle par des prisonniers qui plantaient des arbres. L'un d'eux a fait tomber un morceau de savon dans un des trous bouillonants du sol dans lequel ils lavaient leur linge. Au bout de quelques minutes l'eau est sortie brutalement.

La méthode utilisée est la même aujourd'hui, pour contrôler les éruptions, et contenter les touristes, un peu de savon est inséré dans la bouche pour déclencher le phénomène.

Alors pourquoi un peu de savon peu déclencher une telle éruption qui peut durer plus d'une heure et cracher des centaines de litres d'eau ?

En fait le savon en entrant dans la bouche du geyser se dissout rapidement dans une première chambre d'eau à 90°C. Il modifie la tension de surface de cette eau qui se mélange alors avec celle d'une autre chambre plus profonde à 105°C. 

La chambre supérieure entre en ébulition et l'augmentation de pression fait sortir l'eau par l'endroit le plus facile, le trou. Cliquez sur la flèche pour lancer la vidéo.

Bien que l'eau soit bouillante en dessous, elle se refroidit vite une fois à l'air, surtout qu'elle est projetée en fine goutelettes.

C'est d'ailleurs très agréable lorsque le vent tourne un peu car en cette fin d'été, il fait 25°C à Rotorua.

Nous partons ensuite pour les mud pools, ou piscines de boue. Il s'agit d'un grand marécage plein de boue.

Dans cette boue grise, des sources de gaz barbotent en permanence. 

L'odeur n'y est du coup pas très agréable. Par contre les kiwis fabriquent des tas de produits pour la peau à partir de cette boue.

Ca ressemble à un spa, ça a peut être la couleur de certains spas, mais je pense que c'est plus utile pour se débarrasser d'un corps que pour le nettoyer. Cliquez sur la flèche pour lancer la vidéo.

Troisième et dernière partie, le parc volcanique. Ça commence avec une rivière bouillante et bouillonnante au fond d'une mini vallée.

Le paysage est assez lunaire à cet endroit. La terre blanchâtre et percée de cratères d'où des fumées sont expulsées.

Au fond de certains de ces cratères cohabitent un mélange d'eau et de produits pétroliers. Il est d'ailleurs interdit de fumer dans le parc.

Et il vaut mieux bien écouter car les piscines de combustible y sont légion et certains gaz s'échappant sont explosifs.

Les jacuzzi bouillants sont prêts à recevoir les petits enfant qui échappent à la vigilance de leurs parents.

Certaines mares sont vraiment pleines d'hydrocarbures.

Mélangés avec les gaz et en pleine chaleur, ça pue bicoup bicoup. C'est d'ailleurs une expérience assez intéressante car on peut découvrir en se baladant des tas d'odeurs inconnues mais toutes aussi nauséabondes. 

Le petit chemin nous conduit à la palette de l'artiste, une vaste piscine peu profonde à laquelle les différentes sources de gaz et de liquide donnent un arc en ciel (arc en eau dans ce cas) de couleurs allant du rouge-rouille au vert-anglais en passant par le jaune-vomi. Toutes ces couleurs sont dues aux éléments chimiques exotiques présents remontant du fond de la terre. Le jaune vient du souffre, l'orange de l'antimoine, le vert d'un mélange cuivre-arsenic, etc.

Evidemment des fumées s'échappent de plein de petits trous bouillonnants.

Certains de ces trous descendent profond jusqu'à la chambre magmatique.

Carine devant l'Artiste Palette avec en fond la Champagne Pool.

A gauche de la passerelle, une grande étendue de silice presque pur, la Pimrose Terrace.

Vue Panoramix à 360° faite avec des moyens colossaux empruntés à Google Street View (notez que les plaques d'immatriculation sont automatiquement floutées également). De gauche à droite : Le champs de silice, la passerelle, la Piscine de Champagne, la Palette de l'Artiste, un bonhomme, son buddy, et de nouveau le champs de silice. Si vous découpez cette image en suivant les pointillés et que vous recollez les deux extrémités ensemble, vous aurez une vue plus vraie que nature du coin. 

Au bord de la passerelle, des trous permettent un accès direct aux entrailles de la terre. Certains descendent sur des centaines de mètres. Le sol à certains endroits peu dépasser 100°C. Il est donc déconseillé de faire bronzette couché dessus. Celui-ci est un geyser ne crachant plus d'eau.

Entre les arbres on aperçoit de temps en temps des piscines chimiques.

Dans le coin opposé du parc, l'eau s'écoule en passant par des petits lacs ayant chacun une couleur un peu différente. 

Il est fortement déconseillé de se promener hors du chemin.

Les lacs sont relativement inhospitaliers. Même les bactéries s'en tiennent écartées. Au premier plan, une source de soufre. 

Il s'agit plus exactement d'une cheminée crachant du H₂S qui cristallise une fois à l'air libre et donne cette belle couleur jaune.

Cette piscine est appelée Oyster Pool, soit piscine-huître en raison de sa forme.

A certains endroits, des algues parviennent à coloniser quelques mètres.

Les roches couvertes de soufre sont fréquentes.

Une des cheminées de dioxyde de souffre. Les gaz qui s'en échappent sont au mieux très irritants si on les respire de près, au pire un peu mortels car ils entraînent la production d'acide sulfureux dans les poumons. Si on cherche à le toucher, c'est la même chose, l'humidité de la peau créé de l'acide. Il est à noter par contre que en étant ingéré, il n'est pas nocif, ce qui est heureux vu qu'il est présent dans le vin (dont le vin Pernod-Ricard par exemple).

Le long de la rivière sortent encore d'autres sources de gaz.

Et tout ce mélange chimique aboutit au lac Ngakoro.

Des formations de soufre jadis enterrées ont été mises au jour par des cours d'eau.

En continuant le circuit, on revient à la Champagne Pool par le bas de la coulée de silice.

La taille de cette coulée est impressionnante. On dirait presque une rivière figée ou une piste de ski. D'ailleurs avec le soleil qui tape, ça fait le même effet de grill que la neige, pas de crème solaire vaut un bon gros coup de soleil.

La Champagne Pool est une grande piscine, large de quelques dizaines de mètres et profonde de plusieurs centaine. Il s'agit d'un conduit liant directement la surface aux chambres d'eau sous pression de la croûte terrestre.

Sa forme est assez particulière, elle est circulaire et a un petit rebord régulier orangé. L'eau à la surface est à une température constante de 75°C. Le nom Champagne vient du fait qu'elle est constellée de petites bulles provenant du fond à 260°C. Les gaz sortant sont un mélange de dioxyde de carbone, sulphure d'hydrogène, méthane, hydrogène, azote, etc.

La couleur du bord est due à l'antimoine présent dans l'eau. On y trouve aussi de l'or, de l'argent, de l'arsenic et plein d'autres éléments.

Le volume de gaz s'en échappant est impressionnant.

Malgré sa composition un poil toxique, rien n'empêche de la traverser.

Cependant en passant dedans, ça ne sent pas plus mauvais qu'autour.

Il faut juste ne pas se gourer et suivre la barrière pour ne pas tomber dedans.

Le nuage de champagne.

En se dirigeant vers la sortie, nous passons encore devant des petits cratères crépitants.

Et la ballade finit devant le lac étrange de Devil's Cave dont la couleur provient d'un mélange de soufre et d'arsenic.